Par Delphine DenuitLe 28 mars 2020 à 11h00
En pleine crise du Covid-19, de plus en plus de voix s'élèvent pour s'opposer aux versements de dividendes cette année aux actionnaires de groupes côtés soutenus par l'Etat. Comme il l'avait déjà fait le 24 mars dans la foulée de l'annonce du plan de soutien aux entreprises, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a de nouveau le 27 mars exhorté les entreprises, en particulier les plus grandes, à « faire preuve de la plus grande modération sur le versement des dividendes » cette année. Mais il est allé plus loin en conditionnant tout octroi de prêts et tout report de charges et d'impôts de la part de l'Etat.
« Les entreprises qui auront bénéficié d'aides publiques ne pourront pas distribuer de dividendes à leurs actionnaires cette année », a-t-il répété sur BFMTV. À défaut, les entreprises prennent le risque, a-t-il menacé, de se voir « obligées de rembourser cette avance de trésorerie sur les charges sociales et fiscales avec une pénalité d'intérêt ». En appelant à « la responsabilité des entreprises », il a précisé que l'Etat voterait contre le paiement de dividendes dans les entreprises aidées où il est actionnaire. Quelques minutes plus tôt, la Banque centrale européenne (BCE) a, elle, appelé les banques de la zone euro à ne pas verser de dividendes tant que dure la pandémie du Covid-19.
LIRE AUSSI > Le coronavirus fragilise le futur mariage entre PSA et Fiat Chrysler
Depuis une semaine, la polémique enfle au sujet des dividendes à verser cette année aux actionnaires. Dans un communiqué en début de semaine, la CFDT, première organisation syndicale nationale, avait demandé la suspension totale des versements de dividendes aux actionnaires pour l'année 2019. D'autres syndicats comme la CGT et Force ouvrière lui avaient emboîté le pas, demandant à leur tour au gouvernement de prendre des « mesures coercitives interdisant les versements de dividendes ».
50 milliards de dividendes versés en 2019Versés chaque année entre avril et juin, les dividendes sont une part des bénéfices qu'une entreprise verse à ses actionnaires pour les remercier de leur fidélité. Ce sont généralement des valeurs dites « de rendement », dont le cours fluctue peu qui versent de telles sommes chaque année. Mais dans les faits, quasi tous les groupes du CAC 40 en octroient chaque année pour le compte de l'exercice précédent.
« L'an dernier, les groupes du CAC 40 ont versé près de 50 milliards de dividendes pour l'année 2018, un montant en hausse régulière de 7 % par an depuis cinq ans », remarque Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l'analyse des marchés pour le trader en ligne eToro. Aujourd'hui, il s'agit donc de rémunérer les actionnaires pour l'année 2019, une année plutôt performante pour l'ensemble du CAC.
Reste qu'en pleine crise économique avec une récession attendue avant la fin de l'année, l'exercice peut surprendre. La Fédération des investisseurs individuels et des Clubs d'investissement (F2iC) en convient. Elle appelle elle-même « à la responsabilité des entreprises qui doivent renoncer au versement du dividende quand la situation l'exige », indique son délégué général Aldo Sicurani. En revanche, toutes ne sont pas à mettre dans le même sac, « certaines, estime-t-il, peu affectées par la crise » pouvant verser des dividendes en cash ou en actions.
Europcar, TF1, Vinci, Bic suspendent leurs versementsFace à la polémique grandissante, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a appelé le 27 mars les entreprises dont l'Etat est actionnaire à s'en abstenir cette année « par solidarité » face à la crise du coronavirus. FDJ, EDF, Orange, Renault… L'Etat, qui est présent au capital de près de 400 groupes nationaux, cherche aussi à appeler à la raison les autres groupes côtés. Sans pouvoir les contraindre pour autant. Contrairement à ce qu'indiquaient plusieurs représentants syndicaux le même jour, le gouvernement ne peut déposer de « projet de loi incitatif ».
« Les entreprises qui auront bénéficié d'aides publiques ne pourront pas distribuer de dividendes à leurs actionnaires cette année », a-t-il répété sur BFMTV. À défaut, les entreprises prennent le risque, a-t-il menacé, de se voir « obligées de rembourser cette avance de trésorerie sur les charges sociales et fiscales avec une pénalité d'intérêt ». En appelant à « la responsabilité des entreprises », il a précisé que l'Etat voterait contre le paiement de dividendes dans les entreprises aidées où il est actionnaire. Quelques minutes plus tôt, la Banque centrale européenne (BCE) a, elle, appelé les banques de la zone euro à ne pas verser de dividendes tant que dure la pandémie du Covid-19.
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Depuis une semaine, la polémique enfle au sujet des dividendes à verser cette année aux actionnaires. Dans un communiqué en début de semaine, la CFDT, première organisation syndicale nationale, avait demandé la suspension totale des versements de dividendes aux actionnaires pour l'année 2019. D'autres syndicats comme la CGT et Force ouvrière lui avaient emboîté le pas, demandant à leur tour au gouvernement de prendre des « mesures coercitives interdisant les versements de dividendes ».
50 milliards de dividendes versés en 2019Versés chaque année entre avril et juin, les dividendes sont une part des bénéfices qu'une entreprise verse à ses actionnaires pour les remercier de leur fidélité. Ce sont généralement des valeurs dites « de rendement », dont le cours fluctue peu qui versent de telles sommes chaque année. Mais dans les faits, quasi tous les groupes du CAC 40 en octroient chaque année pour le compte de l'exercice précédent.
« L'an dernier, les groupes du CAC 40 ont versé près de 50 milliards de dividendes pour l'année 2018, un montant en hausse régulière de 7 % par an depuis cinq ans », remarque Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l'analyse des marchés pour le trader en ligne eToro. Aujourd'hui, il s'agit donc de rémunérer les actionnaires pour l'année 2019, une année plutôt performante pour l'ensemble du CAC.
Reste qu'en pleine crise économique avec une récession attendue avant la fin de l'année, l'exercice peut surprendre. La Fédération des investisseurs individuels et des Clubs d'investissement (F2iC) en convient. Elle appelle elle-même « à la responsabilité des entreprises qui doivent renoncer au versement du dividende quand la situation l'exige », indique son délégué général Aldo Sicurani. En revanche, toutes ne sont pas à mettre dans le même sac, « certaines, estime-t-il, peu affectées par la crise » pouvant verser des dividendes en cash ou en actions.
Europcar, TF1, Vinci, Bic suspendent leurs versementsFace à la polémique grandissante, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a appelé le 27 mars les entreprises dont l'Etat est actionnaire à s'en abstenir cette année « par solidarité » face à la crise du coronavirus. FDJ, EDF, Orange, Renault… L'Etat, qui est présent au capital de près de 400 groupes nationaux, cherche aussi à appeler à la raison les autres groupes côtés. Sans pouvoir les contraindre pour autant. Contrairement à ce qu'indiquaient plusieurs représentants syndicaux le même jour, le gouvernement ne peut déposer de « projet de loi incitatif ».
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